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Le blog de gnalehi Bebey
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25 décembre 2008

BREVES NOTES

LA LITTERATURE MAROCAINE

Auguste Gnalehi, critique littéraire
augustegnalehi@hotmail.com

Introduction

Etat islamique du Maghreb, le Maroc –monarchie constitutionnelle- est limité à l’Est et au Sud-est par l’Algérie, au Sud par la Mauritanie, à l’Ouest par l’océan atlantique, au Nord par la mer méditerranée. 710800 km² de superficie, le peuplement du Maroc se répartie en trois grands groupes linguistiques. Les Arabes (70%), les Berbères et les Harratines ; ces derniers sont les descendants d’anciens esclaves. Notons qu’une nouvelle constitution a été adoptée par référendum le 4 septembre 1992.

L’histoire du Maroc peut être caractérisée par deux traits apparemment contradictoires. D’un côté, nombre d’auteurs insistent sur son "insularité" géographique- doublée d’une histoire originale due à la persistance à travers plusieurs millénaires de culture et de la langue berbères- et sur la continuité d’une monarchie qui remonte au VIII è siècle. D’un autre côté, le Maroc apparaît comme le point de rencontre des mondes africain, oriental et européen.

Véritable creuset de civilisation, il a réagi avec son caractère à la formation des empires phénicien et romain. Il s’est islamisé dès le VIII è siècle, puis s’est arabisé peu à peu. Au XIX è siècle et au début du XX è siècle, le royaume connaît les visées de l’impérialisme européen, avant de recouvrer sa totale indépendance en 1956.

Ces quelques repères sociologiques montrent assez nettement que le Maroc a connu et continue de connaître une évolution interne spécifique. La littérature marocaine de langue arabe ou d’expression française est, comme toute littérature, le reflet de la société qui l’a vu naître.

De ses origines à nos jours (2008), elle a donné naissance à plusieurs écrivains, poètes et dramaturges. Bien plus, elle a donné au Maroc son premier Goncourt en 1987 avec La Nuit Sacrée de Tahar Ben Jelloun.

Art et littérature

1. Art

Les premières traces d’art sont des gravures rupestres datant du néolithique. La plupart des sites se trouvent dans le Sud, l’Anti-Atlas, le Tafilalet et le haut Atlas. Dans le Nord, les sites sont peu nombreux, mais certains sont d’une grande richesse (Volubilis).

Au XI è siècle, les Almoravides favorisent la naissance de l’art hispano-mauresque, représenté par de nombreuses mosquées (avec minarets en forme de tour carrée), des medersas (collèges religieux) et des portes percées dans les remparts des villes.

Les Almohades, les successeurs des Almoravides édifient des monuments aux formes simples et aux décors sobres : Kutubiyya (Marrakech) tour Hassan et porte des Oudaia (Rabat). Il faut souligner qu’au XVI è siècle, l’art marocain va se replier sur lui-même.

En revanche, les tombeaux Saadiens de Marrakech, œuvre de Ahmed le Doré, sont la dernière manifestation de cette grandeur artistique, même si çà et là l’on observe quelque progrès artistique …

Etudions sommairement, avant de mettre un accent bien particulier sur l’écrivain(e) Badia Hadj Nasser, la littérature marocaine dans sa globalité. Eu égard aux repères sociologiques évoqués tantôt, le Maroc baigne dans deux littératures : la littérature de langue arabe et celle de langue française.

2. La littérature de langue arabe

• Allal al-Fasi est le premier écrivain de l’époque moderne. Poète, théologien et homme politique, il est né vers 1908. En 1937 il participe à la fondation de l’Istiqlal, parti nationaliste, né d’une scission de l’Action marocaine. Dans la même année, il est déporté au Gabon par la France. Réfugié au Caire en Egypte en 1947, il anime la résistance au colonisateur. Il écrit à partir de ses expériences politico-religieuses deux oeuvres importantes :
-politique (Autocritique, 1951)
-religieuse (Défense de la chari’a, 1966)
Il meurt en 1974.

• Majid Ben Jellun, c’est lui qui publie le premier roman peu après l’indépendance (1957) : Pendant l’enfance.
D’autres romanciers vont s’illustrer.
Mohammed Zefzaf (Murailles et Trottoirs, 1974)
• Ahmed el Madini (Un temps entre l’accouchement et le rêve, 1976)
Rabi Moubarak (Le vent d’hiver, 1978)
Constat : l’école poétique apparaît plus riche et ce depuis le début du siècle dernier.

Quelques poètes après l’indépendance.

Mohamed Seghini, Mustafa Madawa, Ahmed Mejati, Allal el Hajjam, Mohammed Bennis, Mohammed al-Achaari.

Quelques auteurs d’essais littéraires

Muhammad al-Sabbagh. Selon des critiques, il s’exprime sous une forme poétique et romancée. Voici certains de ses ouvrages : L’Arbre de feu, 1955 ; La Grappe de rosée ,1961.

Quant à Muhammad Aziz al-Lahbabi, il fonde en 1964 le personnalisme musulman. C’est une doctrine philosophique. Mieux un système de pensée fondé sur la valeur spécifique, absolue ou transcendante de l’homme musulman. Il convient de souligner que Muhammad Aziz a écrit des romans des poèmes en français.

3. La littérature de langue française

Dans les années 1920-1930, les premières œuvres en français sont des pièces de théâtre (notamment de Kaddour Ben Ghab rit) et des nouvelles.
En 1954 paraissent les deux premiers romans :
• La Boite à merveilles d’Ahmed Sefrioui.
• Le Passé simple de Driss Chraïbi.
Les écrivains francophones sont nombreux. Citons quelques uns.
• Mohammed Khaïr Eddine
Il écrit des poèmes (Nausée noire, 1964) et des romans contestataires (Agadir, 1967)
• Abellatif Laabi
Fondateur de la revue Souffles, il accueille poètes marocains et algériens de 1966 à 1971. Il dénonce, à travers ses écrits, avec angoisse l’obscurantisme. En porte témoignage L’œil de la nuit, 1969.
• Driss Chraïbi
Né en 1926, cet auteur est d’abord hostile à la tradition (Le Passé simple, 1954). Il dépeint ensuite la condition des travailleurs émigrés (Les boucs, 1955) et enfin les mutations de la société maghrébine (L’âne ,1956 ; Une enquête au pays, 1981 ; L’inspecteur Ali, 1991)
• Muhammad Aziz al- Lahbabi
Cet écrivain de langue arabe, fondateur du personnalisme musulman, publie en 1952 des Chants d’Espérance.
• Tahar Ben Jelloun
Prix Goncourt en 1987 avec La nuit sacrée, Tahar Ben Jelloun est né en 1944. Ses essais et romans expriment notamment le déracinement et le malheur des émigrés. Citons quelques unes de ses œuvres.
-Moha le fou, Moha le sage, 1978
-La nuit sacrée, 1987
-L’homme rompu, 1994

Que retenir de cette étude sommaire de la littérature marocaine ?
-Le premier écrivain de langue arabe de l’époque moderne est le poète, théologien et homme politique Allal al-Fasi.
-Les premières œuvres en français, dans les années 1920-1930 sont des pièces de théâtre.

En effet, le constat est clair : quelle que soit la littérature, la littérature marocaine saisit dans son développement et dans ses préoccupations les tensions et les contradictions qui caractérisent la vie moderne.

Elle présente l’image d’un Maroc aux structures politiques, économiques, sociales et culturelles ébranlées par l’obscurantisme et le malheur des émigrés.

DE L’ECRITURE FEMININE

Au regard de ce qui précède, la production littéraire s’identifie à l’histoire, aux échecs, aux frustrations et aux aspirations du peuple marocain. C’est dans ce contexte que, selon Virginie Lauroua de l’université de Poitiers, Leila Houari et Badia Hadj Nasser vont ouvrir la voie à une littérature écrite par des femmes en cohésion profonde avec leurs revendications politiques et sociales. Voyons ensemble la vie et l’œuvre de Badia Hadj Nasser.

Badia Hadj Nasser

L’auteur de Le voile mis à nu qui est l’objet de notre étude sommaire est psychanalyste. Elle vit entre Paris (France) et Tanger (Maroc).

Comme nous pouvons le constater, Badia Hadj Nasser perdue dans un océan de réalités contradictoires va écrire un roman poétique mais audacieux et contestataire…

Clinicienne,elle a participé à des travaux de recherche, notamment sur Les mille et une nuits publiés dans Corps écrit, l’Arabie heureuse PUF,1989. Elle a publié un texte intitulé La fascination de la virginité et sa résonance dans le corps des femmes immigrées dans Espace-temps et traces de l’exil, Grenoble, La pensée Sauvage, 1991.

Elle se consacre actuellement à un nouveau roman dont le cadre est Tanger.

LE POINT D’ANCRAGE DE L’ŒUVRE

Au Maroc, Badia Hadj Nasser vit à Tanger : ville-souvenirs, ville -histoire située au nord du Royaume. Rappelons que Tanger est l’un des principaux ports du Royaume, sur le détroit de Gibraltar.

Centre de pêche industrielle et lieu touristique, la ville est dès le Moyen Age convoitée par les puissances commerciales en raison bien entendu de sa situation géographique. Au III è siècle avec l’avènement du christianisme, les Romains vont se maintenir dans la région de Tanger jusqu ‘à l’arrivée des Vandales, en 429.

A noter que cette ville fut notamment portugaise de 1471 à 1662. Zone internationale (1923), occupée par les Espagnoles de 1940 à 1945, elle fut remise au Maroc en 1956.

C’est cette ville-mémoire, ville-histoire qui est le point d’ancrage du roman : Le voile mis à nu.

LE VOILE MIS À NU

Un roman croustillant où l’auteur effarouche tantôt la pudeur où elle montre tantôt sans vergogne la vie sexuelle de ses personnages. Yasmina vogue dans la société occidentale, avec une absence de repère. Tiraillée entre deux mondes. Badia Hadj Nasser, à travers ce récit, jette un regard critique sur la politique, la religion et la culture des femmes marocaines.

L’œuvre devient ainsi le cri d’angoisse de toute une communauté. C’est un véritable réquisitoire aboutissant à un sursaut de conscience .Quelle témérité ! D’où le titre évocateur du roman : Le voile mis à nu. La revendication culturelle débouche sur l’exigence des libertés fondamentales des femmes.
L’œuvre débute par la description de la bourgeoisie marocaine de Tanger, cette ville-histoire, ville-memoire. Une jeune élève, la petite Yasmina circule entre la maison traditionnelle et l’école française qui lui enseigne un idéal de liberté. Par le fait de circonstance, un deuil, une fugue.

Perdue dans un océan de réalités contradictoires, Yasmina Cheikh personnage central du roman passe d’un monde à l’autre.

Venue à Paris, elle tente de s’adapter à une époque, celle de 1968. Personnalité formée dans une société basée sur l’interdit, Yasmina, devenue entre temps jeune femme trouve de la difficulté à vivre la liberté acquise.

AUGUSTE GNALEHI
Critique littéraire
augustegnalehi@hotmail.com

5

Quelques bonnes feuilles extraites dudit roman...

La maison de Mohamed Cheikh, le plus riche propriétaire, est à la
fois la Zaouia, le salon qui donne le ton des bonnes manières, la
maison où l’on sait trouver un prêt pour les périodes difficiles.
C’est un honneur d’embrasser la main de Mohamed Cheikh et les
jeunes filles du quartier se sentent pleines d’importance quand
elles s’assoient de la manière la plus convenable autour de la
maîtresse de maison dans la grande salle, pour écosser les petits
pois, préparer les cardons.

Un jour, la fille du directeur de l'école française vient frapper à la
porte de la maison d'en haut. Elle est dévoilée, grande, blonde et
blanche. Les femmes tout de suite en raffolent. On dit tout bas
qu'elle mange du porc et qu'elle boit du vin et c'est ce qui lui vaut
ce rosé jusqu'aux oreilles et dans le cou. Ses yeux bleus brillent.

-------------------------------------------------------------------------------
Mad'mozelle sait travailler les tapis. Elle prépare les bouillies pour
les enfants. Quand les bébés naissent, elle leur met des gouttes
dans les yeux.
--------------------------------------------------------------

À la maison, les femmes s’empressent autour d’elle :
- Comment faites-vous avec les hommes qui ne sont pas
circoncis ?
Mad’mozelle rit, rougit jusqu’à la naissance de ses fins cheveux
blonds et répond qu’elle ne sait pas, qu’elle est encore une jeune
fille.
Alors les femmes, l’œil plein de malice, lui disent :
- Nous savons bien que les demoiselles françaises ne sont
pas des vraies. Nous savons très bien que vous dansez
collées contre les hommes.
Personne ne connaît le nom de Mad’mozelle. Quand les femmes
lui demandent de parler français, elle répond :
- Plus tard… Plus tard…
De son côté, elle qui comprend grossièrement l’arabe, se borne à
le parler par gestes, par onomatopées ou parfois par bribes de
phrases. Mais elle sait rire, elle est belle à regarder. Les femmes
lui pardonnent tout. Elles sont contentes d’approcher, de toucher
une Française. Longtemps après que Mad’mozelle soit partie, les
femmes se répètent ses maladresses en riant. Mad’mozelle ne sait
rien faire de ce qu’il faut savoir. Elle est brusque et gauche.
- Vous avez vu ! Zoubeïda se prend douloureusement la tête
à deux mains quand Mad’mozelle marche à l’étage au
dessus.
Les femmes s’esclaffent :
- Quand elle mange, Mad’mozelle se coupe de gros
morceaux de pain et de gros morceaux de viande. Pour
s’asseoir, elle a besoin d’une chaise. Elle ne sait pas plier
les jambes en tailleur.

------------------------------------------------------------------------
Nous nous déchaussons, nous entrons, nous nous groupons sur le
tapis pour ne pas creuser les divans. Les fenêtres restent fermées.
L’une des filles se lève et sur le rythme des claquements de mains
et de la musique, délie sa taille. La jeune fille surveille sa danse
dans les grands miroirs car ici il s’agit d’apprendre.
- Je ne sais pas danser, dit-elle.
- Alors comment feras-tu avec ton mari ?
Mais au-delà de cette fonction pratique, danser donne de la joie.
Les yeux mi-clos pour voiler l’éclat du sourire, l’épaule enjôleuse,
la jeune fille avance. Les bras vivent d’une vie propre, enferment
le corps dans leurs volutes, tracent des courbes et des déliés pour
conduire le mouvement des épaules jusqu’à la cheville qui se
cambre. Les bras s’ouvrent comme deux battants sur une chambre
de gloire, les bras s’ouvrent comme deux ailes, pour un vol lent. À
mesure que la danse s’intensifie, les cris d’encouragement fusent.
Une femme plus âgée lance une phrase osée. Le rythme se
poursuit aussi fort, les cœurs se défont, à suivre cette cadence
soutenue. La danseuse glisse un sourire bref, ses paupières sont
baissées, ses lèvres fermées se gonflent de plaisir. Puis la cadence
se fait de plus en plus lente, les hanches suivent la cheville
cambrée, s’immobilisent, se balancent, s’arrêtent. La radio se tait.
-----------------------------------------------------------------------

Philippe ferme les yeux.
Cette jeune femme devant moi me rappelle ces fleurs, là-bas.
Elle est noire, pudique, découpée comme une gazelle. J'imagine
le choc de sa nudité ambrée. Je l'éprouve sous moi. Ses orteils,
son front. Je sais qu'elle ne sera jamais nue, vraiment nue,
savamment nue, nue comme un homme veut qu'une femme soit
nue.
--------------------------------------------------------------------------
- Ah ! Cet avenir vers lequel mon corps me conduit. Cette
traîtrise de mon corps, ce corps qui malgré moi grandit !
«Quelle sera ma vie ?»
«Comme celle de ta mère.»
------------------------------------------------------------------------------
De mes mains, sortiront des merveilles, des enchantements du
palais que l’on servira dans nos plats de Chine. Je pincerai mes
bonnes, je battrai mes enfants, je dirai de mon mari : lui, sans
jamais le nommer. Il m’inspirera une juste terreur. Je me sentirai
pleine d’importance parce que j’aurai un maître. Je dirai avec
ostentation :
«Il est difficile. Si difficile.»
Je ne suis pas là. Je suis dans les livres. Je lis tout le temps,
partout. Je m’échappe dans le grenier à blé pour lire. La
poussière gratte, ça me démange partout, je continue à lire. Je
lis en m’endormant. Je guette les nuits de pleine lune pour lire.
Les livres sont mon domaine. La réalité, c’est la vie des livres.
Je ne ressens rien ; je vis dans l’émotion que me transmet le
mot écrit
---------------------------------------------------------------------
Quand tu m’as dit :
« Tu vas vivre avec moi »,
J’ai ri, mon premier vrai rire depuis longtemps.
J’ai toujours tout imaginé sauf de vivre au ban de la société.
Abandonner tout cela : la souche, les grandes familles,
l’éducation, rester soi-même dans une masure ou dans un
palais, le piédestal où ma naissance m’a placée, il n’y a que les
voyous qui donnent de l’importance au clinquant, l’important
c’est la souche, l’éducation, le caractère.
À cause du handicap de ma séquestration, il ne pensait pas que je
serais capable de me débrouiller. Nous parlons lui et moi de la vie
à Paris. Nous avons parlé de l’absence de tout repère ici, hormis la
langue. Je suis au port tant désiré, Paris. Je suis engagée dans une
entreprise très belle : trouver mon identité. J’ai toujours été la fille
de quelqu’un ou la femme de quelqu’un. C’est ce que je lui ai dit.
Farid est irrité par ma frivolité. Je l’ai appelé monsieur le
dogmatique.
II est de bon ton que j’aie toutes les vertus. Je dois être mesurée,
me taire, sourire. Je dois savoir à chaque seconde que l’honneur
des mâles de ma famille, c’est moi qui en suis la gardienne.
Terres d’Islam ! Je suis claustrophobe. Chaque fois qu’il s’agit de
mettre le voile, ma respiration se perd, je suffoque. Le bâillon a
beau être parfumé, brodé, je suffoque. Il a beau être le cadeau
d’une tendre amie, celle qui est fière d’être surveillée, préservée,
objet d’une jalousie méticuleuse, celle qui fait une moue de mépris
pour celles qui se montrent dans la rue, sans le voile.
J'ai perdu toutes les qualités et le charme de mon sexe. La féminité
se tient à l'abri des maisons et se voile pour sortir.
- Ils vont prier pour toi. Ils diront aux autres que tu as perdu
la raison. Tu ne sais plus ce qu'est le sens de la vie: Dieu,
un mari.
Je pouffe.
- Ils vont dire aux autres que quelqu'un t'a jeté un sort. Ils
seront persuadés que tu es folle.
Le décalage entre ma famille et moi, je sais qu'il est irréparable.
Myassa le sait aussi, nous ne voulons pas pousser au drame. Je
veux seulement me souvenir de mon enfance que nous avons
partagée, ma famille et moi, dans la sérénité.



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